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Nombre de messages : 1247 Date d'inscription : 19/01/2007
 | Sujet: Hommage à une Poétesse contemporaine - Ghislaine Amon. Jeu 1 Mar - 12:41 | |
| Hommage à une Poétesse disparue. (1951-1985) Ghislaine Amon. Et parce que la souffrance
de Raphaële George
Et parce que la souffrance est une force,
la nuit de l'attente mène à la sagesse.
Qui peut être plus homme que l'homme lui-même?
L'exigence du constat se mue en prière.
Désir puissant d'être profond,
d'être l'Être.
La profondeur ne se gagne pas, elle n'a pas de
profondeur, on ne la cerne pas en la plaçant devant
soi,
comme quelque chose à atteindre.
« Je suis demeurée dans le péché d'être », s'exclame Raphaële George, qui n'a cessé de chercher, avec une passion d'écorchée, l'envers des choses de la vie courante, ce qu'elle nomme « l'Être restitué ». Pierre Bettencourt reconnaît en Raphaële George une « très noble et très haute voix, écrite plus qu'avec des mots, avec la chair vibrante et meurtrie qui la porte ». En effet, les poèmes d'Éloge de la fatigue constituent bien un texte « de mystique sans Nom, qui ne s'appuie pas sur une Foi, mais parvient au plus profond dénuement et du fond de sa lassitude appréhende une absence qui, par elle, devient révélatrice ».
Certes, à l'approche de la mort, Raphaële George (Ghislaine Amon), née à Paris en 1951, décédée en 1985 des suites d'un cancer, devient, en quelque sorte, une éveillée « retrouvant toute sa quiétude originelle, / cette sorte de silence et qui pourtant n'est pas l'inerte mais l'Accompli. » .
Infirmité de l'homme qui ne connaît de sa mort que la crainte de ne pas s'éveiller
Existe-t-il cet autre qui ne nous reproche jamais d'être ? Est-il l'épure de soi-même au point de croire que jamais nous ne saurions le perdre ?
En perdant l'amour de mon amour je ne suis plus qu'une enveloppe vide que plus rien ne traverse. Or je vieillis et plus je le sais mieux nous nous séparons
Pourtant, qui ne connaît pas cette beauté triste, très tôt ? Cet appel du désir, instant de grâce où l'on se croit puissant assez pour éviter la peur ?
Ce moment où je n'ai pas encore posé le pied par terre.
Cette nuit que le jour garde en nous comme une peine qu'on aurait tant voulu éviter parce qu'à l'heure du coucher rien n'est pardonné souvenirs de nos actes honteux de quelque amour anémié...
Alors, imaginons le Paradis Nous voyons un homme, une femme seuls l'un en face de l'autre sans fatigue jamais, sans désir non plus.
S'ils n'avaient pas rompu cette harmonie de l'inconscience jamais nous n'aurions connu la fatigue.
Dans cet état fusionnel où l'esprit flotte - L'esprit va hors de nous pour nous voir dans nos limites-
Nous mettons à bas la peur et tout redevient juste.
Extraits de : Eloge de la fatigue, précédé de Les nuits échangées. | |
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