D’AMOUR ET DE MER
Souvent quand je suis seul le soir,
Devant la mer et l’horizon,
J’aime bien rêver dans le noir,
Et voir ainsi à ma façon,
Aussi longtemps que le sommeil
Daigne laisser mes yeux ouverts,
Mille choses et merveilles,
Puisées au fond de vos yeux clairs.
Je suis alors tout près de vous
Et je fais mille prodiges.
De l’univers je régis tout
Le monde, je le dirige,
Je puis vous donner, mille fleurs,
Et composer mille chansons,
Je puis vous donner, la fraîcheur
Des ruisseaux, l’ombre des buissons,
L’immensité de l’océan,
Les grands sommets vêtus de blanc,
Les milles teintes du couchant,
Et tous les temples du Levant.
Pour vous, je deviens musicien
Et vous joue mille symphonies.
Je puis devenir magicien,
Vous emporter dans l’infini
Puis vous offrir les étoiles
Et vous bâtir un monde,
Tisser une immense toile
Et cacher la mer qui gronde.
Si je veux, je suis poète,
Et vous fais mille poésies.
Je sais le vol des mouettes,
Et les aigles sont mes amis.
Je sais toute la nature,
Le chant merveilleux des oiseaux
Dans la forêt, la verdure,
La danse du poisson dans l’eau.
Je sais les volcans, les déserts,
Les montagnes et leurs torrents
Et les richesses de la mer
Et les parfums de l’orient.
Quand mes yeux se ferment alors,
Mon rêve devient mirage.
Mon prodigieux pouvoir est mort,
Je ne vois plus votre visage
Et ne puis plus que vous offrir,
Mon humble amour et quelques vers,
Que sur mon cœur j’ai pu cueillir,
Quand je rêvais les yeux ouverts.