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Nombre de messages : 1247 Date d'inscription : 19/01/2007
 | Sujet: Conjoncture économique déiviée, falsifiée !... Dim 4 Nov - 7:31 | |
| -------------------------------------------------- Le pétrole qui s'envole, des banques qui se plantent et nous qui paierons - par Michel.Sorin Comprendre un monde insaisissable, celui de la finance- Que le baril de pétrole grimpe, cela ne peut surprendre, mais au-delà de 60 à 65 dollars le baril, c’est de l’ordre de la spéculation.
- Que les prix des matières premières soient revalorisés, c’est souhaitable, mais des augmentations de plus de 100% ne correspondent pas aux données économiques réelles.
- Qu’il y ait des bulles financières de temps en temps, c’est lié à la nature même du système, mais voir les banques aller de bulle en bulle, et provoquer des crises sans fin, ne semble plus tout à fait normal.
Les conséquences de ces dysfonctionnements vont être ressentis dans notre vie quotidienne, et frapper d’abord les plus en difficulté.
L’envolée des prix des produits pétroliers…
Voici ce qu’écrivait, à ce propos, Isabelle Mouilleseaux le 26 octobre (chronique Agora gratuite www.publications-agora.fr - Edito matières premières).
« Fondamentalement, le baril de brut devrait tourner autour de 65 $ »
« Si vous raisonnez froidement, avec des équations économétriques, vous arrivez au constat suivant : le baril devrait coter actuellement autour de 60 $ - 65 $. Vous pouvez retourner les hypothèses de travail dans tous les sens : économiquement, en ne tenant compte que des fondamentaux (notamment l'offre, la demande et les stocks), le baril vaut 65 $, pas plus !
Regardez d'un peu plus près, c'est assez logique. L'OPEP accroît sa production en ce moment à la demande de l'AIE. Cette montée en puissance de l'offre est progressive, mais bien réelle. De l'autre côté, la demande : il est fort probable que celle-ci soit amenée à diminuer dans les mois qui viennent, notamment à partir de janvier 2008.
Car je continue de croire que les Etats-Unis seront confrontés à un ralentissement économique. Tous les indicateurs immobiliers sont dans le rouge. La crise du crédit entraîne actuellement un resserrement net du crédit. Le chômage augmente. Vous l'aurez compris, le consommateur américain, pilier de la croissance, est exsangue et cerné de toutes parts. Le ralentissement économique US lèvera une partie de la pression sur les cours du brut.
Au-delà de 65 $, nous sommes dans le domaine de l'irrationnel Qu'est ce qui dope cette bulle ? Des réalités économiques avérées et justifiées. Regardons les choses de plus près :
- Le Big Bang né du subprime
C'est pour moi une certitude. La crise du subprime a créé un électrochoc chez les gestionnaires de fonds. Elle est à l'origine d'un véritable Big Bang au niveau de l'allocation d'actifs des portefeuilles des investisseurs et fonds en tous genres. En gros, ils ont réorienté massivement leurs avoirs vers les pays émergents, plus particulièrement la Chine, l'Inde et le Vietnam. Ainsi que vers les matières premières, or et pétrole en tête. Et je pense que la part consacrée aux matières n'est pas près de se réduire significativement. Elle participe à la surprime. Et cela va durer.
- Il y a aussi l'effet dollar
En effet, il n'y a pas si longtemps de cela, le brut et le dollar n'était pas, ou très peu, corrélés. En 2005 la corrélation était de 25%, en 2006 de 60%, elle est actuellement de 80% ! Une corrélation inversée, bien sûr. A chaque affaiblissement du dollar, le pétrole est poussé vers le haut. C'est édifiant.
Regardez, le dollar touche à l'instant un nouveau record absolu de faiblesse (1,4377 $ pour un euro) ; au même moment, le WTI enregistre un nouveau record à la hausse (92,22 $ en ce moment). Pendant que j'y suis, sachez que l'once d'or frôle les 780 $ ! Le pétrole est devenu un anti-dollar de première classe. Une assurance incontournable pour les investisseurs qui ne veulent pas voir le dollar détruire une partie de la valeur de leur portefeuille. Et notre brut n'est pas prêt de perdre cet attribut. Tout simplement parce que le dollar n'a pas fini de baisser !
Les spéculateurs sont en train de faire des profits en pariant sur la hausse. Et ils gagnent ! Tant que cela marche, pourquoi s'arrêteraient-ils de pousser le brut à la hausse ? En résumé : tant qu'on gagne, on fonce. Et plus on fonce à ce jeu-là, plus l'on gagne ; un véritable cercle vertueux vous diront les spéculateurs... (…).
Le froid cet hiver, la Turquie, le niveau hebdomadaire des stocks de brut aux Etats-Unis... tous ces éléments sont utilisés, pour ne pas dire manipulés, par les spéculateurs pour atteindre leur but : créer de la volatilité, pousser le pétrole à la hausse, et par là même empocher des gains. Attention tout de même. La mémoire des investisseurs est courte. Les arbres ne montent pas jusqu'au ciel.
Les marchés n'ont que faire de la rationalité. C'est le profit immédiat qui prime. La spéculation est aux commandes des marchés. Tout comme elle dicte sa LOI au pauvre Bernanke, qui se plie et exécute les ordres. Pour le plus grand bonheur... des spéculateurs qui voient ainsi leur comportement avalisé et leur stratégie porter ses fruits ! Ce qui apporte d'autant plus d'eau à leur moulin...(…).
Finalement, la seule chose dont je sois totalement certaine dans cette histoire, c'est qu'un brut à 100 $ fera le plus grand bien à notre bonne vieille planète. Et ça, c'est à mon avis très bénéfique ».
Les matières premières en première ligne…
La spéculation concerne de nombreuses matières premières, y compris agricoles (+ 180% pour le blé depuis l’été 2006, + 100% pour le maïs) et aussi les valeurs refuge, comme l’or. Les hausses de prix sont répercutées sur les consommateurs (produits alimentaires, notamment). Voir sur ce blog les articles parus les 16 et 17 octobre 2007.
Les banques sont aux premières loges…
Le rôle des banques est primordial au niveau mondial. François Morin, dans son livre « Le nouveau mur de l’argent » (Seuil, 2006) montre que, « depuis les années 1990, quelques dizaines de banques ont conquis le vrai pouvoir de régulation monétaire ; elles dictent les taux d’intérêt aux banques centrales ».
Mais elles sont actuellement victimes du système qu’elles ont elles-mêmes mis en place.
Sur le site www.lemonde.fr ce jour, on découvre « l’anxiété croissante » des milieux bancaires, la « situation volatile » des marchés financiers.
Certains experts aux USA évoquent « la perspective de débâcle bancaire ». Les pertes des banques seraient considérables, quand ces banques avaient des accords avec les fonds spéculatifs (25% des 2450 milliards de dollars de prêts hypothécaires à risque seraient détenus par des personnes non solvables ou en difficulté financière).
Les pertes du secteur bancaire et boursier se chiffreraient déjà à 225 milliards de dollars et encore plus en 2008. Conséquence : les banques prêteront moins facilement.
La crise de la construction et du crédit provoquera une baisse de la consommation et les risques de contagion à d’autres secteurs économiques sont à prévoir.
Le site du journal Marianne www.marianne2.fr présente la chronique de Jean-Michel Quatrepoint sur le site de la lettre A . Ce 3 novembre, elle est intitulée
« Les banques, de bulle en bulle »
L'on apprend que la crise des « subprime » est loin d'être terminée.
« Avis de gros temps pour les banques ! Même si le pire n'est jamais sûr, la crise dite des « subprimes » est loin d'être terminée. Certes, dans le monde financier, on tente de se rassurer en minorant l'ampleur des risques. Il y a quelques semaines, on parlait de quelques dizaines de milliards de dollars de pertes potentielles : une goutte d'eau par rapport à la totalité des actifs du système financier mondial. Mais, au fil des jours, l'ardoise s'alourdit : on parle désormais de 150 milliards de dollars. Et surtout, cette crise, qui s'apparente à un krach rampant, ne ressemble, pour les banques, à aucune des précédentes secousses.
Cette fois, elles sont en première ligne. Elles ont vendu à leurs clients des produits financiers dont la complexité le dispute à l'opacité. Aujourd'hui, elles sont dans l'incapacité d'évaluer précisément les risques encourus. Résultat : la suspicion s'est installée chez les investisseurs. Or, sans confiance, la machine s'enraye. Et on risque d'assister à des kyrielles de procès. Une aubaine pour les Lawyers (juristes) mais pas pour les banques.
Ces dernières ont été victimes de leurs succès. Le mariage de l'informatique et de la finance a débouché sur des techniques que très peu d'individus maîtrisent. Aucun président de banque, aucun manager, n'est à vrai dire capable aujourd'hui de contrôler, de surveiller, et donc d'éviter, les dérapages des petits Mozart de la finance. D'autant que ces nouvelles activités ont généré de substantiels profits. Certes, les scandales à répétition ont amené les institutions publiques à tenter de réglementer, codifier, réguler la finance moderne.
C'est ainsi que l'on a édicté de nouvelles règles comptables, durci les ratios prudentiels (Bâle II), multiplié les directives sur les marchés financiers. Tout ceci part d'un bon sentiment, mais le remède peut être pire que le mal. D'autant qu'on ne s'attaque pas au fond du problème, mais seulement à ses manifestations. Cette sur-réglementation s'abat sur les banques, au moment où elles sont fragilisées par la crise des subprimes et où elles vont devoir faire face à l'offensive de nouveaux prédateurs. Ce qui vient d'arriver à ABN-Amro peut survenir demain à n'importe quelle grande banque occidentale.
Les restructurations de ces dernières années les ont transformées en conglomérat financier. Elles ont compartimenté leurs activités, mettant des parois étanches entre certaines d'entre elles, au nom de la bonne gouvernance : banque de détail, d'investissement, gestion de fortune, crédits spécialisés, etc. Sur le modèle de ce qui s'était fait auparavant dans l'industrie.
Or, les banquiers n'ont pas été les derniers à œuvrer pour démanteler les conglomérats industriels, au nom de l'optimisation des ressources et d'une meilleure optimisation pour l'actionnaire. Ce discours va leur revenir en boomerang.
Les grands fonds d'investissement vont s'en donner à cœur joie, en s'alliant avec telle ou telle banque qui espérera tirer, elle, son épingle du jeu. Les fonds souverains seront en première ligne, car ils ont des capitaux quasiment illimités. Les uns parce qu'ils proviennent du pétrole. Les autres, comme les Chinois, parce qu'ils réinventent la planche à billets.
Une formidable bulle est en voie de constitution dans l'empire du Milieu. Les banques prêtent à tout va aux spéculateurs et aux épargnants chinois. L'enfer du jeu s'est déplacé de Macao aux Bourses de Hongkong et de Shanghaï. Quelque 160% de hausse depuis le début de l'année ! Les capitalisations boursières s'envolent. Et, avec les gains boursiers, ces fonds vont faire leurs emplettes en Occident. Jusqu'à ce que la bulle chinoise éclate à son tour… ». | |
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