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 Dans la série "Eveil Spirituel", une réflexion sur

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Date d'inscription : 19/01/2007

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MessageSujet: Dans la série "Eveil Spirituel", une réflexion sur   Dans la série "Eveil Spirituel", une réflexion sur Icon_minitimeVen 30 Mar - 4:46

Laisser l'émotion vivre en soi


Quand on explore le corps ou les émotions, le but n'est pas de se libérer d'une tension mais de devenir disponible à la manifestation de cette tension et de cette émotion. Ce n'est qu'en se manifestant clairement qu'une tension ou émotion peut mourir. Une vraie démarche spirituelle n'est pas d'essayer d'arriver à quelque chose mais de constater et de vivre cette constatation avec respect. C'est dans l'écoute que ce que l'on respecte peut vivre et mourir. Tant qu'une peur ou une tension ne peut vivre, elle demeure. La nature de la vie est la mort. L'apparition et la disparition sont le cœur même de l'énergie. Généralement, lorsqu'on éprouve une émotion de peur, on la refuse et on la refoule. Ce qu'on appelle alors sentir la peur est en vérité sentir les défenses, les tensions musculaires créées par le corps pour ne pas avoir peur. Quand on prétend sentir la peur dans les épaules, dans le ventre, ce n'est pas la peur, ce sont les contractions produites par le corps pour ne pas sentir la peur. Quand on dit ressentir l'angoisse, ce n'est pas l'angoisse, ce sont les contractions produites par le corps pour ne pas sentir l'angoisse.

Dans une exploration thérapeutique et pédagogique, nous nous rendons compte combien nous refusons de sentir. Dès que nous sommes jaloux, nous refusons la jalousie, nous nous asseyons dessus pour penser à autre chose. Ou bien nous la justifions, ou la critiquons ; nous mettons tout en œuvre plutôt que de la sentir dans la gorge, dans les épaules, dans le ventre, etc. Ainsi, plus je me rends compte de ces processus, plus je vais m'offrir des plages dans lesquelles, quand la jalousie va venir, j'arrêterai de vouloir me conformer à l'image d'une personne qui n'est pas jalouse. Dans ce silence mental, le corps va commencer à parler. Pour que le corps parle, il faut que le mental soit tranquille ; silencieux d'intention, de savoir, de commentaire, d'approbation, de réprobation. Ainsi, dans mon silence, je sens en moi la jalousie, je vois l'image de ma femme avec le voisin, et immédiatement je sens la gorge, le plexus, le ventre qui se serrent… je ne fais rien, je laisse faire, je laisse ces sensations de tensions qui ne sont pas la jalousie, qui sont les réactions à la jalousie bien sûr, mais c'est tout ce que j'ai à ma disposition. Je pars de là, et je laisse parler tous ces éléments tactiles. Le corps est une totalité, et par conséquent, lorsque je sens la jalousie dans une région du corps il s'agit encore d'une réaction de défense. C'est uniquement lorsque je sens la jalousie dans la totalité du corps qu'elle se libère. Par peur nous fixons l'émotion dans une localisation. Le corps n'est pas limité par le corps visuel mais par le ressenti du corps, et donc même cette sensation d'émotion va, à un moment donné, dépasser les références anatomiques de la malheureuse science moderne. Nous allons alors ressentir ces émotions, qui dépassent totalement la physiologie, s'étaler complètement dans l'espace et se brûler. En effet, une tension qui s'ouvre de plus en plus perd ses caractéristiques de tension, et n'est plus une énergie séparée de l'environnement. Lorsque cette énergie se réintègre dans l'environnement, ce n'est plus une tension.

C'est quand la fragmentation intervient en nous que l'écoute a toute sa place. Il ne s'agit pas de devenir sans peur et sans jalousie, mais de devenir intime avec ces moments-là. Plus je me rends compte combien ma vie est faite à chaque instant de commentaires affectifs, de jalousie, de peurs, d'intentions, de stratégies, plus je vois que je n'ai pas besoin d'être libre de tout cela. Lorsque ma jalousie apparaît, c'est ça la réalité. La jalousie n'est pas à l'extérieur de la conscience ; il s'agit alors de laisser vivre ce qui est là. Lorsqu'en moi je laisse vivre la jalousie, celle-ci me libère de toute image de moi-même et, à un moment donné, elle va me ramener à cette tranquillité. Toute la technicité, s'il y en a une, est là pour vous amener à être disponible au moment où vous refusez la vie ou l'évidence. Ce qui ne consiste pas en l'imaginaire égotique de ne plus être jaloux, ou de ne plus avoir peur, mais au contraire de laisser vivre librement toute perception.

[…]

Bien sûr, il faut un minimum d'intelligence pour comprendre que l'émotion ne veut qu'une chose : s'éliminer. Et que de mon côté, je ne veux qu'une chose : refuser de la sentir. Pour l'ego, l'émotion est ce qu'il y a de pire, parce qu'en elle il n'y a plus de volonté possible, plus d'intention, on est dépassé. L'ego a toujours une image à vendre, et il est traumatisé à l'idée de ne plus contrôler ; il en a une peur panique. Mais l'émotion, qui est le cœur de la vie, n'est pas négociable.

Toute émotion est joyeuse. Il est merveilleux de laisser vivre l'émotion de la tristesse. La lecture d'un roman triste vous amène à vivre une dépression savamment orchestrée et profondément sentie, c'est pour cela que vous l'appréciez. Vous avez écouté cette tristesse. […]

La personne qui a payé 10 € pour un tour de montagnes russes hurle sa peur. Elle sort de cette distraction, calme et joyeuse. Si pendant l'aventure elle constate que sa ceinture est mal attachée, durant la descente, tout le corps, qui auparavant était complètement libre dans l'expression de la peur, va se tétaniser et se serrer dans la peur panique d'être éjecté. Où est la différence ? Dans la première peur qu'elle a hurlée et qu'elle a laissée libre, elle n'avait pas peur : elle sentait la peur. Dans la dernière peur, elle a créé "j'ai peur" ; et comme tout son organisme est constitué pour se défendre de la peur, trois mois après elle peut encore avoir le choc psychologique d'avoir cru qu'elle pouvait être éjectée des montagnes russes. Ce n'est donc pas la peur qui traumatise, c'est la peur de la peur.

Ce n'est pas le coup qui fait mal, c'est la peur du coup. C'est l'imaginaire "je ne dois pas recevoir de coup qui agresse". Lorsque je reçois un coup, je me tends et c'est la tension qui m'agresse, ce n'est pas le coup en soi. Nous parlons bien sûr de la douleur psychologique. Le coup crée une réaction physique non imaginaire mais même dans ce cas là, celui qui peut absorber le choc en sera beaucoup moins traumatisé que celui qui se tend et se défend. Pour cela les arts de combats à main nue mettent souvent l'accent sur la capacité, l'exploration à encaisser, absorber des coups simplement par la totalité du corps et non de réagir en bloquant, tendant la région maltraitée.


Eric Baret

(extrait de "L'émotion essentielle" dans 3ème millénaire n°80)
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Jérôme

Jérôme


Nombre de messages : 23
Date d'inscription : 24/01/2007

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MessageSujet: Re: Dans la série "Eveil Spirituel", une réflexion sur   Dans la série "Eveil Spirituel", une réflexion sur Icon_minitimeVen 30 Mar - 6:12

Je trouve ce texte particulièrement éclairant et profond sur nos processus de répression émotionnelle du fait de l'oppression de l'intellect/mental.

Ayant eu plusieurs fois l'occasion de faire l'expérience de ce qu'il décrit comme libération émotionnelle, il s'avère pour moi que si nous étions capables de maintenir constamment comme vouloir spirituel principal celui d'un
total Accueil à ce qui est, nous serions libres.
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