Un soir au coin du feu...

Un soir au coin du feu...

Lorsque je m'assiérai un beau soir à la brune
Et que dedans ma main je trouverai la tienne,
Je voudrais que nos vies alors ne fassent qu'une
Et que nos sangs s'écoulent dans les mêmes veines...

Lorsque je m'assiérai, là, devant le berceau
Où l'amour aura pris la plus belle des formes,
Je jouerai le bonheur aidé de quelque appeau
Pour fleurir un chemin à mon petit bonhomme...

Lorsque je m'assiérai dans le plus tendre émoi
Et que royalement l'aiglon prendra son vol,
Je voudrais qu'une larme accompagne ma joie
De voir Sa Majesté qui foulera Son sol...

Lorsque je m'assiérai un soir au coin du feu
Et que l'ombre pesante envoûtera mon âme,
Je veux pouvoir sourire au moment de l'adieu
Quand armée de sa faux m'emportera la Dame...

Lorsque je m'étendrai au fond du dernier lit,
Je voudrais être fier du film de notre vie!
Alain

Entre futur et conditionnel ainsi est la vie, entre espoirs et réalité !
Vous avez le temps, vous n'êtes pas vieil homme, encore !
D'élever des aiglons prend déjà un certain temps...

Votre dernier quatrain m'a intrigué car si je le comprends, vous assisterez au départ de votre dame !...

La Dame fait ici référence à la Mort; elle est ainsi représentée chez nous (en Bretagne), on la nomme la Dame à la faux, ou encore l'Ankou; elle est annoncaitrice du décès du décès de celui qui la voit et entend sa charette "couiner". Je vous invite à lire quelques récits se rapportant à cette légende; il vous suffit de taper "l'Ankou" sur votre barre de recherche, vous cerrez, c'est assez que d'en lire un extrait, vous comprendrez illico ce dont je parle ici.