Opacité et micropartis au coeur du financement politique
publié le 30 décembre 2010 à 15:28
C'est d'abord en agissant sur les écarts de salaires entre hommes et femmes que nous améliorerons la...Comme chaque année, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a publié au Journal officiel son rapport sur le financement des partis. En 2009, ce sont pas moins de deux cent quatre-vingt-seize formations qui ont, comme la loi les y oblige, déposé leurs comptes auprès de la commission, et 92 % d'entre elles ont reçu son approbation sans restriction.
La Commission nationale a toutefois émis des réserves sur certains comptes, dont ceux du PS. En cause, la fédération du Morbihan, qui a touché de l'argent de la cession d'un local par l'association Cercle Jean-Jaurès. Or, en tant que personne morale, cette association n'avait pas le droit de financer la fédération, estime la commission.
Autre réserve, celle concernant le Mouvement national républicain (MNR) de Bruno Mégret, qui a bénéficié de très importants abandons de créances, pour plus d'un 1,8 million d'euros, sur lesquels la commission s'interroge.
La CNCCFP pointe également les relations financières entre MoDem et Alliance centriste, le premier ayant versé à la seconde pas moins de 130 000 euros. "Il s'est avéré que les fonds avaient transité sur le compte d'un tiers, à savoir celui du groupe Union centriste du Sénat [qui ne constitue pas un parti politique], avant la transformation de l'Alliance centriste en parti politique" déplore la commission, qui pointe également plusieurs autres petites formations qui n'ont tout simplement pas déposé leurs comptes.
71 MILLIONS D'EUROS DE FINANCEMENT D'ÉTAT
Le rapport (disponible ici en PDF) de la commission est riche d'enseignements. Les partis ont ainsi dépensé, au total, 181 404 321 euros, pour 198 568 775 euros de recettes, parmi lesquelles de 39 % d'aides de l'Etat, pour un total de 71 322 086 euros. Les chiffres sont en hausse par rapport en 2008, mais nettement moins élevés qu'en 2006 et 2007, années électorales.