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 Etats généraux : journalistes et lecteurs se rebiffent

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Etats généraux : journalistes et lecteurs se rebiffent Empty
MessageSujet: Etats généraux : journalistes et lecteurs se rebiffent   Etats généraux : journalistes et lecteurs se rebiffent Icon_minitimeMar 28 Oct - 16:20

Parmi les acteurs de la presse, lecteurs et journalistes sont les grands oubliés de la concertation sarkozyenne, qui a pour particularité de concerter surtout des patrons entre eux. Ces deux acteurs indispensables à la survie du secteur ont donc décidé de se mobiliser, en rassemblant différentes associations.
"Profond scepticisme": voilà le sentiment des journalistes vis-à-vis de ces Etats généraux. Rassemblés le 21 octobre au Press Club de Paris, 150 d'entre eux ont constaté que les groupes de travail n'accordent "qu’une place marginale aux journalistes de base – et notamment aux pigistes ou aux photographes de presse".
Force est de constater qu'à l'exception d'une poignée de syndicalistes, seuls des rédacteurs en chef siègent aux Etats généraux, en nombre largement inférieur aux représentants du patronat. Dans un communiqué, le collectif de journalistes Ça presse (organisateur de la réunion parisienne) constate aussi:

Les Etats généraux "ne semblent pas vouloir faire des contenus une question centrale. De même, le manque de moyens accordés aux rédactions ou les mauvaises conditions d’exercice du métier qui nuisent gravement à la qualité et à la crédibilité de notre production, ne sont pas pris assez nettement en considération à ce jour".
Les journalistes rappellent donc leurs revendications, martelées de longue date mais absentes, pour la plupart, de la feuille de route des Etats généraux: reconnaissance juridique des équipes rédactionnelles et octroi de garanties déontologiques conventionnelles, préservation des droits d'auteur et réforme des aides à la presse "pour qu'elles bénéficient aux seules entreprises qui reconnaissent la déontologie aux journalistes et appliquent les lois sociales".
Dans leur communiqué, les journalistes notent aussi que ces Etats généraux "commettent la grave erreur d’oublier les lecteurs et le public et donnent, au final l’impression de ne reposer que sur la réunion de conclaves de gens initiés".
"Un signal inquiétant [...] pour la démocratie"
Les lecteurs n'en pensent pas moins, qui publient eux aussi un communiqué, au nom des sociétés de lecteurs et/ou d'amis de Libération, du Monde, de La Vie, de L'Humanité, de Politis et d'Alternatives Economiques:

"Acteurs et principaux intéressés, nous sommes surpris qu'une telle manifestation puisse être conçue et mise en route sans que ne soit spécifiée la place, pourtant centrale, de celles et ceux à qui la presse se destine. Sans lectrice ni lecteur, il n'y a pas de presse."
Les associations de lecteurs déclinent à leur tour leurs revendications, se déclarent "attaché[e]s à l'existence et au rayonnement d'une presse écrite pluraliste et indépendante des pouvoirs politiques et économiques", et concluent:

"La presse n'est assurément pas une industrie comme une autre et l'absence d'une représentation la plus large possible du lectorat "tiers état" à ces Etats généraux constituerait un signal inquiétant pour son développement à venir et celui de la démocratie qu'elle fait vivre."
Organisés par un Nicolas Sarkozy désireux de constituer des groupes de médias puissants (par le biais d'une plus grande concentration, et donc de moins de pluralisme), rassemblant notamment des représentants de groupes proches du pouvoir (Bolloré, Lagardère, Arnault ou Dassault), ces Etats généraux ne prennent pas vraiment la direction souhaitée par les journalistes et les lecteurs.
Pour satisfaire ces derniers, les organisateurs de ce Grenelle de la presse ont simplement prévu de les laisser poster leurs contributions sur le site des Etats généraux.

Lien : Rue89
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