Depuis 1968, la mort pour les médecins, c'est la
mort cérébrale. Dans certains cas, les autres organes vitaux ne sont pas touchés ; c'est alors qu'une transplantation peut être envisagée. Afin de garder irrigués et oxygénés ces organes, une ventilation artificielle est mise en place, permettant la poursuite des mouvements respiratoires et cardiaques. Or, il faut savoir que, malgré les lésions cérébrales irréversibles, et sans assistance artificielle,
le coeur continue à battre spontanément de 24 à 48 heures !C'est donc bien que quelque chose de vivant anime encore le corps :
c'est l'âme qui ne s'est pas encore détachée du corps. Il est évident que la plupart du temps la personne est
en train de mourir, et qu'elle ne "ressuscitera" pas.
Mais elle n'est pas encore morte ! Comme l'a dit dans un lapsus fort révélateur un chirurgien, dans une conférence sur les dons d'organes à laquelle j'assistais : "elle continue de vivre puisque le coeur continue à battre" ! Si les organes sont morts, le donneur est bien mort ; si les organes sont vivants (et il faut bien qu'il en soit ainsi pour une greffe), c'est que le donneur est encore vivant. C'est aussi simple que cela. Une question de bon sens.
En réalité, il n'existe aucun argument rationnel pour le don d'organes après la mort. Tous les arguments utilisés ne jouent que sur le sentimentalisme pour cacher ce vide et aller à l'encontre du ressenti qui s'oppose viscéralement à cela en chacun de nous.
Car :
SCIENTIFIQUEMENT-
La mort cérébrale n'est pas la mort ! Il existe des cas bien documentés de patients ayant présenté une mort cérébrale transitoire (
Electro
Encéphalo
Gramme plat) après un accident cardiaque gravissime et qui ont rapporté ensuite ce qu'ils avaient entendu et vu dans la salle d'intervention au moment le plus critique, alors que leur cerveau n'était plus
fonctionnel ! (étude du cardiologue Pim Van Lommel dans
The Lancet - l'une des plus prestigieuses revues médicales au monde - du 15-12-2001). Donc
la mort du cerveau n'implique pas nécessairement la mort de la conscience. Ce qui signifie que, même si vous ne pouvez pas crier, vous pouvez tout à fait encore être conscient du fait qu'on vous ouvre le corps pour se servir à l'intérieur !
- Le corps du receveur
rejette les organes d'un donneur étranger. Le receveur doit donc subir un traitement anti-rejet
à vie, traitement destiné à affaiblir son système immunitaire naturel. Ce rejet naturel de l'organe greffé par l'organisme receveur ne devrait-il pas nous faire réfléchir ? Ce n'est pas pour rien que la nature est régie par certaines lois, l'homme peut bien essayer de les enfreindre mais cela se retournera tôt ou tard contre lui.
PHILOSOPHIQUEMENT- Quelle notion reste-t-il de la personne humaine et de sa dignité si elle n'est plus qu'une vulgaire boîte à outils ? Un ensemble de pièces détachées et détachables ? Plus rien n'est sacré, tout est devenu une marchandise.
(voir l'excellent texte de Jacqueline Kelen :
http://www.chez.com/12lois/corps.html)
- "ainsi ma mort servirait à quelque chose" : entend-on souvent... Mais que penser d'une civilisation où tout doit "servir à quelque chose", même la mort ?
Personne n'est immortel et ne le sera jamais. Quelqu'un qui attend une greffe ne vit pas au présent, il est suspendu au futur. Et s'il obtient une greffe, qu'a-t-il obtenu sinon un sursis puisqu'il devra mourir de toute façon ? Ce n'est que repousser le problème, qui est : comment peut-on bien vivre si l'on n'accepte pas déjà sa propre finitude ? La mort fait partie de la vie (voir
La mort intime de Marie de Hennezel sur les soins palliatifs, ou les livres de Elisabeth Kübler-Ross).
- "saloperie de maladie", "c'est injuste, il était si jeune"... Qu'est-ce qui fait la valeur d'une vie ? Sa durée et "quantité", ou sa "qualité" ?
SPIRITUELLEMENT -
« Le critère de mort cérébrale
utilisé aujourd'hui est insuffisant, car à ce stade l'organisme
continue de fonctionner, soit de lui-même, soit aidé par des appareils.
Dans les deux cas cependant, le sang est présent et circule. L'esprit
du décédé est donc encore relié au corps. S'il est contrarié par la
tentative de prélèvement d'organes que l'on effectue sur son corps, et
qu'il cherche à le réintégrer pour le défendre, il en résulte un
renforcement des irradiations qu'il émet vers son organisme physique
et, par là, un renforcement de sa liaison avec lui. En conséquence il
ressent alors dans le vif toutes les douleurs qu'engendre
l'intervention chirurgicale destinée à lui prendre des organes.
Cela
explique pourquoi les donneurs, bien que déclarés "morts", sont de plus
en plus anesthésiés avant l'intervention. Souvent ceux-ci se
débattaient si vigoureusement par des mouvements des bras et du corps
pour se soustraire au prélèvement que cela perturbait le bon
déroulement de l'intervention chirurgicale et terrorisait tout le
personnel médical. Ce que certains déclarent n'être que des mouvements
réflexes sont en réalité les réactions de défense d'un esprit encore
lié au corps par son irradiation sanguine. »
Christopher Vasey, Mourir, c'est naître dans l'au-delà, Editions du Graal
- Des récits rapportés par des médiums font froid dans le dos et montrent qu'il n'y a au final guère de différence entre ces médecins qui utilisent des coeurs encore chauds arrachés à un corps humain pas tout à fait mort, et les anciens prêtres aztèques et mayas lors de leurs sacrifices humains.
- Une fois la transplantation effectuée, les organes greffés restent "imprégnés" de l'essence du donneur (certains affirment même que la personne décédée reste reliée à ses organes greffés, condition indispensable pour que ceux-ci continuent à fonctionner). Cela explique les
changements de caractère et de comportement souvent observés chez les
personnes greffées, d'autant plus que le traitement immuno-suppresseur à vie qu'elles subissent pour éviter le rejet ne peut qu'affaiblir leur esprit, et par conséquent leur vouloir et leur libre arbitre.
En conclusion :
Cette question des dons d'organes interroge profondément chacun sur sa
conception de la vie, de la mort et de sa propre existence ; elle ne se peut se contenter d'une approche superficielle et d'un jugement rapide et expéditif.
L'auteur de ces lignes a voulu ici montrer en premier lieu qu'il y a des arguments valables CONTRE les dons d'organes, et non une attitude purement irrationnelle, comme on préfère souvent le faire croire ou le sous-entendre quand quelqu'un veut s'y opposer. En réalité, c'est l'inverse : l'irrationnalité est du côté des partisans du don d'organes, qui se laissent abuser par les promoteurs de cela que sont les médecins et chirurgiens, qui y voient souvent bien plus le prestige professionnel et l'orgueil spirituel ("la science plus forte que la maladie et la
mort") que les raisons de "don de soi généreux" et "d'acte d'amour" invoqués ouvertement...
Après, à chacun de voir et de se prononcer pour lui-même compte tenu
des éléments apportés ici et jamais abordés lors des campagnes officielles d'appel à donneurs, mais alors la décision pour ou contre aura été prise
en toute connaissance de cause plutôt que seulement pour se donner bonne conscience ! Cela seul compte pour l'auteur de ces compléments, qui respecte au final le choix de chacun.
PS : L'auteur de ces lignes est inscrit au Registre National des Refus (BP 2331, 13213 Marseille Cedex 02), mais, en cohérence avec lui-même, il n'attendrait et ne demanderait aucune greffe en cas de maladie. La mort ne lui fait pas peur, il ne jouerait pas sur les deux tableaux.
A LIRE EGALEMENT POUR EN SAVOIR PLUS :"Ces morts dont le coeur bat encore"
(
http://www.graal-france.net/index.php?page=1420)