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 Analyse pragmatique du 11 sept 2001, TH. Meyssan. 2.

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Analyse pragmatique du 11 sept 2001, TH. Meyssan. 2. Empty
MessageSujet: Analyse pragmatique du 11 sept 2001, TH. Meyssan. 2.   Analyse pragmatique du 11 sept 2001, TH. Meyssan. 2. Icon_minitimeMar 23 Sep - 14:08

Suite 2 de l'article de Thierry Meyssan, collecté sur le SITE VOLTAIRE. (Résister au mensonge). http://www.voltairenet.org/fr

Washington exerçait toutes sortes de pressions sur la France pour qu’on me fasse taire. Une organisation sioniste appela au boycott du Festival de Cannes par Hollywood, que Woody Allen parvint à désamorcer. Le département de la Défense menaça les médias qui persisteraient à rendre compte de ce débat de leur supprimer toute accréditation. La chasse aux sorcières se généralisait.

Simultanément, des voix libres se faisaient entendre en Europe. Notamment, celle de l’ancien ministre allemand Andreas von Bülow et celle de l’ancien chef d’état-major russe, le général Leonid Ivashov. L’opinion publique mondiale et les chancelleries étaient partagées. Après vérifications, les principaux services de renseignement militaires étaient convaincus de la supercherie de l’administration Bush. De sorte que l’on peut dire qu’en moins d’un an, la plus gigantesque opération de propagande de l’Histoire avait échoué.

C’est avec un net retard sur le reste du monde que le mouvement pour la vérité s’est développé aux États-Unis. Une longue période de deuil était nécessaire aux États-Uniens avant de retrouver leur esprit critique.

Pendant ces cinq années qui se sont écoulées depuis le 11 septembre 2001, j’ai reçu plusieurs milliers de menaces de mort par courrier postal et par e-mail et j’ai dû affronter de grands dangers. Dans tous mes déplacements, des États et parfois des particuliers ont mis à ma disposition des escortes armées et des voitures blindées, sans que j’en fasse la demande. J’ai appris que l’on pouvait voyager sous de fausses identités et passer les douanes sans contrôle. Je n’ai jamais su précisément qui me protégeait ainsi.
J’ai eu l’occasion de rencontrer de nombreux chefs d’état-major, des chefs de gouvernement et des chefs d’État pour leur présenter mon enquête sur le 11-Septembre et pour leur communiquer des informations non publiables. Leurs portes se sont ouvertes devant moi avec une étrange facilité.
De ce que j’ai compris, j’ai gardé le sentiment d’une dette personnelle vis-à-vis de Jacques Chirac, que je n’ai jamais rencontré mais dont la haute figure était toujours évoquée par ceux qui me recevaient et par ceux qui assuraient ma sécurité.

* * *

Au cours de ces rencontres à haut niveau, j’ai observé l’évolution des relations internationales.

Le 11-Septembre peut être analysé comme un crime de masse ou comme une opération militaire, mais il restera dans l’Histoire comme une mise en scène qui a précipité le monde dans des représentations et un discours irrationnels. Les hommes qui l’ont commandité ont voulu faire basculer idéologiquement les États-Unis et ils y sont parvenus. Ce pays est passé d’une conception messianique de son rôle dans le monde à un millénarisme. Il se pensait jusqu’alors comme un modèle de vertu et d’efficacité. Il espérait régénérer la vieille Europe et vaincre le communisme athée. Voilà qu’il s’affirme comme un État au dessus des autres ayant, seul, vocation à administrer le monde.

Si les symboles de la puissance financière et militaire états-unienne, le Centre mondial du commerce et le département de la Défense, sont crucifiés, c’est pour mieux transfigurer la bannière étoilée. À partir de ce moment, les États-Unis n’ont plus ni adversaires, ni partenaires, ni alliés. Ils n’ont que des ennemis ou des sujets. La rhétorique officielle s’enfonce dans le manichéisme : « Qui n’est pas avec nous est contre nous ». Le monde devient un champ de bataille eschatologique dans lequel les États-Unis et Israël incarnent le Bien, tandis que le monde musulman incarne l’Axe du Mal.

Ce basculement idéologique consacre le triomphe de la doctrine Wolfowitz sur la doctrine Brzezinski.
A la fin des années 70, Carter et Brzezinski avaient pris la décision de vaincre le Pacte de Varsovie sans confrontation militaire directe, mais en dressant le monde musulman contre lui (d’abord en Afghanistan, puis en Yougoslavie et en Asie centrale) et de réserver les capacités militaires US pour sécuriser les approvisionnements en hydrocarbures (création du Central Command).
Mais, dans la foulée de « Tempête du désert », Paul Wolfowitz avait préconisé de profiter de l’effondrement de l’URSS pour abandonner le système de sécurité collective onusien et affirmer la suprématie sans partage des États-Unis et d’Israël. Il convenait alors d’accroître au maximum l’asymétrie des capacités militaires en développant l’arsenal états-uno-israélien et en dissuadant toute autre puissance de se poser en rivale. Ceci impliquait notamment de priver l’Union européenne de toute velléité politique en la noyant dans un élargissement forcé et indéfini.
Ces deux doctrines stratégiques ont été soutenues par des groupes d’influence économique distincts. Ceux qui rêvent de croissance continue et d’ouverture des marchés comptent sur la stratégie de Brzezinski pour garantir un recul des régimes socialistes et un approvisionnement permanent en énergie aussi bien pour eux que pour leurs clients. Au contraire, ceux qui rêvent de maximiser les ventes d’armes et les profits spéculatifs comptent sur la stratégie de Wolfowitz pour créer des disparités et des tensions, sans crainte des inégalités, des crises et des guerres qui sont autant d’occasions de faire du business.
Or, le spectre du pic pétrolier —c’est-à-dire le commencement de la raréfaction du pétrole exploitable— a convaincu une société malthusienne que la paix était impossible à moyen terme et que l’avenir appartiendrait aux prédateurs.

Le monde actuel doit faire face à deux États expansionnistes, les États-Unis et Israël. Tous deux sont emportés par une logique qui les dévore de l’intérieur : ils concentrent toutes leurs capacités sur l’accroissement de leur puissance militaire au détriment de leur développement intérieur. Ils ont consacré presque toute leur activité à l’économie de guerre, de sorte que pour eux, c’est la paix qui serait funeste. Ils sont contraints à la fuite en avant ou à la faillite. Cependant, leur appétit ne menace pas tout le monde de la même manière et pas en même temps.

Les Européens se sont comportés comme des autruches. Ils ont refusé la vérité sur le 11-Septembre parce qu’ils croyaient pouvoir rester des alliés des États-Unis alors qu’ils n’étaient plus que des proies. Ils ont admis sans broncher l’attaque de l’Afghanistan par les Anglo-Saxons, le dégagement d’un long corridor leur permettant à terme de drainer les hydrocarbures de la Caspienne, et la plantation de vastes champs de pavot pour s’emparer des marchés européens de l’opium et de l’héroïne. Certains Européens, conduits par la France, ont cru pouvoir s’opposer à l’invasion de l’Irak. Mais ils n’ont pu que dire le droit et ont été punis de leur audace en étant contraints de payer cette guerre, par l’entremise de la dollarisation forcée des réserves monétaires de la Banque centrale européenne. Reculant un peu plus, les mêmes Européens tentent aujourd’hui de jouer les médiateurs avec l’Iran comme si leurs efforts diplomatiques pouvaient infléchir la volonté de l’Empire.

Loin de ces atermoiements pitoyables, le monde musulman et les États latino-américains ont fait preuve de lucidité. Ils ont vite compris qu’après avoir été considérés comme des variables d’ajustement durant la Guerre froide, puis comme des pions sur le « grand échiquier » de Zbignew Brzezinski, ils étaient promis à l’extermination. Ils avaient le tort d’habiter au mauvais endroit. Les premiers gênaient l’exploitation des hydrocarbures ; les seconds utilisaient leurs terres pour se nourrir au lieu de cultiver les biocarburants indispensables aux 4x4 des yankees. Ce n’est donc pas un hasard si cheik Zayed aux Émirats, puis Saddam Hussein en Irak et Bachar el-Assad en Syrie furent les premiers chefs d’État à briser explicitement le mensonge. Et, dans la même logique, ce sont aujourd’hui les deux principaux leaders des non-alignés, le Vénézuélien Hugo Chavez et l’Iranien Mahmoud Ahmadinejad qui sont les plus diserts sur le sujet.

Les dirigeants russes, quant à eux, se sont divisés selon un clivage préexistant. Ceux qui étaient préoccupés d’enrichissement rapide ne voulaient pas compromettre leur business international en s’aliénant les États-Unis. À l’inverse, ceux qui rêvaient de retrouver le statut de superpuissance préconisaient d’affaiblir Washington en révélant ses mensonges.
Pragmatique, Vladimir Poutine n’a pas tranché, mais a agi de manière à ce que la Russie tire le plus grand profit de la situation. Il s’est moyennement indigné de la guerre en Afghanistan, tant il s’amusait de voir les États-Uniens détruire eux-mêmes l’émirat des talibans qu’ils avaient constitué principalement pour servir de base arrière à la déstabilisation de la Tchétchénie. Il s’est opposé à l’invasion de l’Irak, mais plutôt que d’affronter aux États-Unis, il a choisi de les embourber sur place en soutenant en sous-main la Résistance. Il a adopté la même attitude à propos du Liban et a été surpris —comme tout le monde d’ailleurs—de la victoire du Hezbollah sur le régime sioniste. Il souffle aujourd’hui le chaud et le froid sur l’Iran.
Progressivement, il place son pays non en rival des États-Unis, mais en protecteur des faibles et en arbitre. De ce fait, il s’abstient de toute déclaration sur le 11-Septembre et laisse abondamment s’exprimer à sa place les vétérans du KGB.

Après avoir plus ou moins longtemps cru à un cauchemar qui s’évanouirait au réveil, les gouvernements du monde entier ont pris la mesure du problème posé par le 11-Septembre et la transformation des États-Unis. Il appartient à chacun de protéger son pays, ce qui n’interdit pas de mener des actions collectives pour paralyser le fauve. Les forces armées US et Tsahal sont en effet très dépendants de leur ex-alliés. Ainsi, le refus turc de laisser l’US Air Force utiliser son espace aérien pour bombarder l’Irak a contraint le Pentagone a déplacer son dispositif et à retarder son attaque. Si d’autres États s’étaient ainsi opposés passivement à cette guerre, elle n’aurait pas pu avoir lieu.

Toutefois, le passage à l’action collective suppose une meilleure connaissance du mode de fonctionnement de l’impérialisme et de l’impact que pourraient avoir des mesures nationales coordonnées. C’est à cela que les militants pour la vérité sur le 11-Septembre doivent maintenant se consacrer. Les victimes centre-américaines des escadrons de la mort de John Negroponte doivent échanger avec ses victimes irakiennes. Les Indiens du Guatemala qui ont été parqués dans des réserves par les conseillers israéliens de la junte doivent rencontrer les Palestiniens enfermés dans la bande de Gaza. Les personnes enlevées et torturées en Amérique latine lors de l’Opération Condor doivent débattre avec celles qui viennent d’être enlevées en Europe et torturées par la CIA. Etc. C’est ce que nous avons commencé à faire avec la conférence Axis for Peace.

Le mensonge du 11-Septembre a fourni la base de la rhétorique de l’administration Bush. Le moment est venu d’admettre que l’on ne peut combattre la politique de cette administration sans dénoncer ce mensonge.

Thierry Meyssan
Analyste politique, fondateur du Réseau Voltaire. Dernier ouvrage paru : L’Effroyable imposture 2 (le remodelage du Proche-Orient et la guerre israélienne contre le Liban).
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