Gardons en nos mémoires l'épouvantement de l'enfer.
Artal
Buccines de la mort
Ami si tu entends le glas des mauvais jours
Sonner dans la brumaille et si ta vue se couvre
De nos aînés qui pleurent sous le vol des vautours
Au dessus de leur chair à déchoir sous un rouvre
Ami fais leur silence ils fixent les étoiles
Fouillant dans la brillance un mouvement du fruit
De l’amour d’un enfant trépas pour du gas-oil
Dans les sables rougis du sang de leurs petits
L’espace aux solitudes des opaques tombeaux
Qu’ici gît un prénom, un corps qui porte nom
Ils avaient un visage et c’étaient les plus beaux
Reposent ces vertus, les cendres du brandon.
Là, au champ de la paix leurs âmes confondues
Ces fleurs de notre histoire voyageurs du passé
Toutes races de cause, si jeunes dépourvus
Ô claveaux d’effusions, les avez-vous priées ?
Soyez hommes d’accords, des enfants de la terre
Qu’importe la couleur le sang est bien égal
Ami si tu entends ces buccines de guerre
De leurs faisceaux d’aubert, dénie finir au bal.
Artal (Bagnols sur Ceze, le 21 janv.-08)