Le Combat des ombres
A l 'heure ou sur la mer,
Des flèches de soleil,
Lancées de l'univers,
De leur faisceau vermeil
Embrasent l 'horizon,
Percent des nuages
L 'effrayante toison,
Bravent les orages,
La lumière et l 'ombre,
Dans un jeu sublime
De couleurs sans nombre,
Au bord de l 'abîme,
Se livrent le combat
Terrible et merveilleux,
Que la nuit tranchera
D ‘ un bras silencieux.
Le ciel un peu s'éteint,
On devine encor,
Là bas dans le lointain,
Les restes du jour mort.
Les blancs et longs cheveux
De l 'immense océan,
Légèrement houleux,
Roulent vers le néant,
Puis, doucement, le noir
S'allonge sur la mer.
Alors le moindre espoir
De retrouver l’amer,
Ultime bras tendu
Vers le gouffre infini,
Disparaît dans les nues,
Ne laissant que l’oubli.