Je marche
D’un bon pas j’entame ma longue marche
À travers champs et campagnes
Au fond de moi s’élabore un chant nouveau
Édifiant d’espoirs
Je marche…je marcherai sans retourner la tête
Les yeux vers l’objectif à atteindre
Le but final
Même si mes pieds étaient en sang, meurtris
Je ne ralentirai pas
Je n’hésiterai pas
Je les écraserai plus encore pour éviter
De devoir régresser
Reculer
Ou pire encore, tourner en rond
Je marcherai, le buste offert à la face du vent
Pour ainsi voir mon destin en face
Et le défier
Marcher brise le cercle de mes pensées noires
Qui se forment lorsqu’on leur en laisse le temps
Marcher, c’est oublier pour un moment
La réalité de nos destinées
L’importance du temps qui passe
Et ses conséquences sur nos vies
Marcher….
Les larmes n’ont pas le temps de se former
Que la bise déjà les emporte
Je porte la main à mon front
Et malgré les courbatures
Je vois le chemin parcouru
Et les kilomètres derrière moi
…Toutes ces souffrances qu’ils symbolisent…
Tous ces non-dits…
Consciemment j’augmente la vitesse de mon pas
Afin de les semer en route
Marcher…
J’aime cette symbiose avec Dame Nature
Son calme m’est transmis, dans ce silence que je recherche
Seul l’écho de mes pensées l’interrompt
Sans gravité, car l’écho, par lui-même se meurt
Et enfin me laisse seule,
Dans la réflexion…
Je marche….
Florence Saillen, 02.02.05